Le Royaume de Xɔgbonu : dɛ tofa (1874-1908)

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Nous sommes à Abomey, avec bah Nondichao, descendant du roi kpɛngla (1774-1789) qui a travaillé trois décennies au musée d’Abomey et avec de nombreux chercheurs du monde entier. C’est lui qui nous raconte le séjour du prince dasi à agbomɛ jusqu’à son intronisation à xɔgbonu.

Après la disparition de son père le roi soji en 1864, le prince dasi tenta de se faire introniser roi à xɔgbonu mais sans succès. Il repartit à agbomɛ raconter sa tentative manquée et demmander de l’aide au roi glɛlɛ (1858-1889). Ce dernier envoya des messagers à xɔgbonu pour négocier la prise du pouvoir du prince dasi. Le refus de xɔgbonu fut catégorique.

‘‘...La demande rejetée du roi glɛlɛ n’a fait que l’encourager dans son itiniative. Le prince dasi ne cessait aussi d’être très entreprenant. Le projet de voir dasi devenir roi à xɔgbonu, plus que jamais, était pris au sérieux à agbomɛ. On commença donc à mieux le planifier. En même temps, il fallait entretenir dasi sur les clauses de cette entreprise et le prix à payer. Si le royaume du danxomɛ était arrivé à s’imposer en tant que puissance économique et militaire dans la sous-région ouest africaine, ce n’était pas sur la base de la gratuité. La reconnaissance et la gratitude étaient aussi des principes chers au souverain et à son royaume. Il était donc question que le futur roi honorât sa part du contrat par un payement en nature et en espèces[i] et son allégeance au roi du danxomɛ.

Après la disparition de mikpɔn en 1872, le roi glɛlɛ envoya une deuxième fois des émissaires pour formuler la même demande : l’intronisation du prince dasi. Même réponse négative de la part de xɔgbonu. Ce fut dɛ mesi qui prit la succession de mikpɔn à xɔgbonu en 1872. Mais très âgé et malade, il ne resta que deux ans. En 1874, quand le prince sonyingbe s’apprêtait à prendre la succession de dɛ mesi sur le trône de xɔgbonu, dasi débarqua avec deux cents soldats du royaume du danxomɛ. Sonyingbe fut écarté et dasi se fit sacrer roi sous le nom de tofa[ii] le 16 septembre 1874.

Mais peu de temps après, agbomɛ se rendit compte que le nouveau roi de xɔgbonu, dɛ tofa, n’honorait pas les clauses du contrat. Le premier à s’indigner de cet état de fait fut le prince kondo devenu depuis peu vidaxo[iii] du roi glɛlɛ. Et ceci se comprend vu que le prince kondo, à maintes reprises, s’était porté garant pour lui auprès de son père, le roi glɛlɛ, quand dɛ tofa vivait encore à agbomɛ et que les deux partageaient le même quotidien. Toutes les tentatives pour ramener le roi de xɔgbonu à la raison furent sans succès. Le roi glɛlɛ faisait face à d’autres importants soucis. D’abord les Français qui montraient des velléités de conquête et ensuite son état de santé qui n’était pas au beau fixe. En attendant, il préférait user la diplomatie avec les Français et laissait son vidaxo gérer quelques affaires du royaume. Fort de ce statut, kondo pour qui les agissements de dɛ tofa devenaient insupportables, décida de lui rendre visite avec son armée en mars 1889.’’

A suivre…

[i] Nous n’avons jamais su quel était le réel prix à payer

[ii] To=pays, royaume fa= tranquillisé mon pouvoir apportera la paix dans le royaume

[iii] Prince héritier

Article by TolAniKE

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