Artiste plasticien et bédéiste de Bénin Couleurs (entre autres)
Quel est ton parcours ?
Déjà enfant j’ai grandi dans une famille ou mes ainés étaient des artistes en herbe qui m’ont donné l’envie de faire de même. En grandissant j’ai eu l’occasion de peaufiner le dessin et la peinture au lycée Houffon d’Abomey où pour les activités culturelles j’ai bénéficié d’un encadrement en art plastique de la part du ministère. Ceci a d’avantage ravivé ma flamme et mon intérêt pour l’art plastique. Bien plus tard à Cotonou le besoin de me révéler au public et gagner ma vie m’a amené à me tourner résolument vers la caricature dans les journaux, la bande dessinée et l’illustration.
Quel est ton histoire en tant qu’illustrateur ?
En fait l’illustration requiert de bonnes notions de dessins et souvent de peinture. J’ai eu un avantage dans ma vie. Je suis de l’ancienne école, à l’époque on ne séparait pas le dessinateur de bd du décorateur qui peignait une enseigne sur un mur a la coiffeuse du coin ce qui m’a amené à m’intéresser tout naturellement à la peinture et au coloriage. Et quand le numérique est survenu vers 1997 j’ai eu l’idée de me former en infographie dans des logiciels tel que Photoshop. Ces notions numériques me permettent aujourd’hui d’illustrer les artiles histo. Ces illustrations sont entièrement réalisées sur tablette numérique. Le seul hic dans cette histoire de peinture entièrement réalisé par ordinateur c’est que l’odeur ténue de la peinture acrylique me manque beaucoup.
Nous sommes ici pour parler de ta nouvelle ‘’Bandafre’’ Les caprices de Faoussah. Pourquoi cette histoire ?
Le désir franc de croquer ma société dans ses travers et ses avantages. En fait je ne me vois pas dessiner pour dessiner. Si je dois travailler sur du contenu bd il faut forcement que cette histoires me concerne et m’interpelle.
Qu’est ce qui te l’a inspiré ?
En général je m’inspire de la société béninoise dans laquelle j’ai eu la chance de grandir.la situation souvent malheureuse des enfants placées par des parents pauvres chez d’autres personnes est un fait assez répandu chez nous. Ceci pose le problème de l’esclavage des enfants et sous-entend le trafic d’enfants.
D’où vient le personnage de Faoussah ?
J’ai, à une époque, vécu dans une maison ou vivait une famille ayant en son sein une petite fille placée portant le même nom. Elle travaillait beaucoup toute la journée et devait se lever tôt pour recommencer. Dieu merci sa tutrice n’était pas le portrait de maman Zoubey.
De quoi ça parle ?
Les caprices de Faoussah raconte les tracasseries que subit une fillette petite bonne, placée chez maman Zoubey réputée sévère. Mais l’histoire est plutôt drôle car Faoussah arrive souvent à échapper de justesse aux bastonnades de maman Zoubey.
Et la morale de cette histoire ?
La mission du bédéiste au-delà de son métier qui est de raconter des histoires, est de s’inspirer des réalités de son milieu, fabriquer des histoires plausibles afin que les acteurs de cette société qui se sentent indexés puissent changer de comportement. Les caprices de Faoussah est un miroir de notre société africaine ou les adultes ne respectent pas toujours les droits des enfants.
La bandafre (bande dessinée) est disponible à la librairie Notre Dame exclusivement
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