ENSEMBLE CONTRE LE SIDA

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c. Malgré de grandes avancées scientifiques, les populations les plus précaires se retrouvent en première ligne face au SIDA. Les inégalités n’ont jamais cessé d’alimenter l’épidémie et n’épargnent aucune région du globe.

MOBILISATION ET ORIGINE

Etablie en 1988 par l’Organisation mondiale de la santé et approuvée par l’Assemblée générale des Nations unies, la journée mondiale de lutte contre le sida a lieu tous les ans le 1er décembre. Elle est l’occasion d’une mobilisation mondiale contre le VIH/sida, où des actions d’information, de prévention et de sensibilisation sont conduites. Aujourd’hui, plus de 36 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde. Cette journée est aussi celle de la mémoire et du souvenir en l’honneur des personnes décédées de la maladie.

Le sida est la forme avancée et visible d’une infection au départ sans symptôme, causée par le VIH (Virus de l’Immunodéficience Humaine). En l’absence de traitement pour ralentir l’évolution de l’infection, le sida se déclare plus ou moins rapidement en moyenne de 7 à 11 années : l’issue est inévitablement mortelle causée par des maladies dites opportunistes. Le VIH se développe uniquement dans l’organisme humain. Il se loge plus particulièrement dans les cellules du système immunitaire en détruisant certains globules blancs, les lymphocytes T4. Le virus se développe au sein des cellules qu’il infecte, lesquelles, avant d’être détruites, produisent de nouveaux virus qui vont infecter d’autres cellules : c’est le phénomène de la réplication virale. À terme le système immunitaire de la personne porteuse du virus sera détruit en l’absence de tout traitement.

MODE DE TRANSMISSION

Il existe UNIQUEMENT trois modes de transmission du VIH :

  • la voie sexuelle lors de rapports vaginaux, buccaux ou anaux non protégés
  • la voie sanguine, lorsqu’il y a échange de sang
  • de la mère à l’enfant pendant la grossesse, l’accouchement et l’allaitement.

En cas de rapport non ou mal protégé, il existe un traitement d’urgence pour se protéger du VIH/sida appelé traitement post-exposition. Il dure 4 semaines et réduit considérablement le risque de contamination. Pour en bénéficier, il faut se rendre dans les 4 heures et au plus tard dans les 48 heures au service des urgences le plus proche, si possible avec votre partenaire. Un médecin évaluera le risque pris et l’intérêt de prescrire le traitement.  Ce traitement peut provoquer des effets secondaires et n’élimine pas totalement le risque de contamination.

Le VIH se soigne, mais on n’en guérit pas. Les traitements peuvent ralentir ou arrêter son évolution, mais il reste présent dans l’organisme et peut se réactiver. Au fur et à mesure de l’évolution de l’infection, le système immunitaire se dégrade et devient incapable de défendre l’organisme face à toutes sortes de bactéries, parasites, champignons, virus et à la multiplication de cellules cancéreuses. Profitant de la faiblesse du système immunitaire, ces germes, souvent inoffensifs chez les personnes en bonne santé, trouvent un terrain propice pour se développer. C’est ce que l’on appelle des « infections opportunistes ».

LUTTE EFFICACE GRACE AU TRAITEMENT DECOUVERT

Grâce à la recherche, des traitements sont aujourd’hui disponibles, les « anti-rétroviraux » (ARV), qui permettent de lutter contre la multiplication du virus, de soutenir le système immunitaire et de limiter l’apparition des maladies opportunistes. Utilisés seuls, ils ont une efficacité limitée. Mais associés entre eux ou à d’autres médicaments, ils sont plus performants : ce sont les trithérapies, ou multithérapies (association de plusieurs médicaments). Ces traitements ont permis à des milliers de personnes vivant avec le VIH de prolonger leur existence dans les meilleures conditions possibles. Cependant, ils ont des effets secondaires importants : déficiences biologiques, lésions sur le pancréas, attaque des terminaisons nerveuses, troubles du sommeil, nausées, diarrhées, etc.

Plus tôt une personne se fera dépistée, plus elle pourra bénéficier d’un traitement rapide afin de lui garantir une espérance de vie quasiment équivalente au reste de la population. Malheureusement, aucun traitement ou projet de vaccin n’a, à ce jour, réussi à éradiquer le VIH et ne peut permettre une guérison complète.

Aujourd’hui, les traitements contre le VIH permettent non seulement aux personnes séropositives de bien vivre mais ils protègent aussi très efficacement les personnes séronégatives d’un risque de transmission. Les traitements, par leur effet, diminuent la quantité du virus, si bien que la charge virale devient indétectable. Ce qui rend le risque de transmission très faible.

Les statistiques mondiales de l’épidémie de VIH/sida

A l’occasion de la conférence AIDS 2020, l’ONUSIDA vient de publier les nouveaux chiffres de l’épidémie VIH. En 2019, le monde comptait ainsi 38 millions de personnes vivant avec le VIH, dont 1.8 million d’enfants. Avec 1.7 million de personnes nouvellement infectées en 2019, nous sommes encore loin des moins de 500 000 nouveaux cas, but fixé pour 2020 par l’ONUSIDA. Selon les auteurs du rapport, ces données pointent une lenteur dans les progrès accomplis en matière de prévention de l’infection.

Quatorze pays ont atteint le triple objectif 90-90-90 du traitement contre le VIH (90% des personnes vivant avec le VIH connaissent leur statut sérologique ; 90% des personnes se sachant séropositives suivent un traitement antirétroviral ; 90% des personnes sous traitement antirétroviral présentent une charge virale indétectable). Si le déploiement des traitements a sauvé des vies et évité de nouvelles infections, 690 000 personnes sont décédées à la suite de maladies opportunistes liées au sida l’an dernier. 12,6 millions sur les 38 millions de personnes vivant avec le VIH n’avaient pas eu accès au traitement vital. À la fin de l’année 2019, 18,6 milliards de dollars US étaient disponibles pour la lutte contre le VIH / sida dans les pays à faibles revenus ou revenus intermédiaires. L’ONUSIDA estime que 26,2 milliards de dollars US seraient nécessaires pour atteindre les objectifs fixés pour 2020.

Les chiffres 2019 à retenir :

  • 38 millions de personnes vivent avec le VIH dans le monde
  • 1,7 million de personnes infectées
  • 25,4 millions de personnes avaient accès à la thérapie antirétrovirale
  • 690 000 personnes sont décédées de maladies liées au sida dans le monde

Article by Christian Aguessy

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