NOS FEMMES AFRICAINES

NOS FEMMES AFRICAINES

La femme africaine du 21ème siècle...

NOS FEMMES AFRICAINES

Les portraits de la femme africaine du 21ème siècle ne cadrent plus avec la réalité. Bien trop souvent, les photos de femmes africaines les montrent sur le chemin du champ, allaitant des enfants devant des cases du village, transportant de lourdes charges sur les marchés ou fuyant des conflits. Il est important aujourd’hui de changer cette perception en montrant une image de la femme entrepreneur, de la femme chef d'entreprise, de la femme forte économiquement et surtout de rappeler la place de la femme africaine dans l’histoire du continent.

 

Femmes Africaines

LES FEMMES QUI ONT FAIT L'AFRIQUE ?
Connaissez-vous le nom de ces femmes africaines qui ont influencé, changé le monde grâce à leur force et leur intelligence ?
De l'Antiquité au XIXe siècle, des femmes ont fait l’Afrique d’aujourd’hui. Toutes ces reines antiques ou ces égéries contemporaines se sont fait valoir grâce à leur personnalité, leur beauté, mais pour beaucoup par leurs actes. Ces parcours inspirants sont la preuve que la femme africaine et plus largement la femme noire a marqué, marque et marquera encore l’Histoire du monde en créant, fondant, soutenant et en faisant entendre sa voix.

Cléopâtre - Egypte, 69-30 av. J.-C.

Cléopâtre est un personnage phare dont la légende s’est emparée de son vivant. C’est sans aucun doute la femme la plus célèbre d’Egypte, mais aussi de toute l’Antiquité. Elle est considérée comme le dernier pharaon que l’Egypte ait connu. L’histoire raconte qu’elle était une négociatrice hors pair, d’une beauté atypique, comme le montrent les représentations. Même si son objectif était de protéger l’indépendance de l’Egypte, elle s’engage dans une relation avec César en 48 av. J.-C. Elle le suit à Rome et s’y installe. Cependant, la mort de son bien-aimé la contraint à un dur retour à la réalité. Le futur Auguste mène bataille pour annexer l’Egypte. Cléopâtre aime mieux mourir que de voir l’Egypte envahie.

Amina de Zaria-  la reine guerrière des Haoussa- Gambie, 16e siècle

Surnommée « Yar Bakwa Ta San Rana » (femme aussi capable qu’un homme), Aminatou va profondément marquer l’histoire des Haoussa. Leur royaume, situé au nord de l’actuel Nigeria, était divisé en 7 états, parmi lesquels se trouvait celui de Zazzaou (Zaria). C’est sur ces terres qu’Amina sera amenée à régner durant 34 ans en tant que reine ou princesse… L’Histoire n’est pas claire concernant ce point. Très tôt dans sa vie, elle se découvre une passion pour l’art de la guerre. Elle est surnommée “la reine guerrière”. Forte et fine stratège, elle parviendra à conquérir d’autres territoires pour ainsi étendre celui de Zaria. Elle fera construire des murs tout autour de son nouveau royaume, murs dont les vestiges sont encore visibles au Nigéria aujourd’hui et connus sous le nom « murs d’Aminatou ». Amina a tellement marqué la mémoire collective qu’elle est a même inspiré les créateurs de la série américaine et néo-zélandaise « Xena, la guerrière ».

Anna Zingha- Angola, 17e siècle

En 1583, dans l’actuel Angola naissait la reine Nzinga. Cette immense figure africaine a résisté contre l’invasion portugaise et libéré son peuple de l’esclavage. C’est en 1626 qu’elle devient reine. À cette période, les Portugais attaquent ses terres alors que la paix avait été négociée quelques années plus tôt, avec pour conditions la conversion au christianisme. Loin de se laisser faire, la reine Nzinga s’installe sur un autre territoire Matamba et décide de combattre les envahisseurs portugais. Cela dure 30 ans. Son royaume devient également une terre d’asile pour les esclaves qui fuyaient les rafles. Excellente stratège, elle profite des rivalités entre Européens pour défendre ses terres et les siens. Ainsi, elle noue une alliance avec les Néerlandais, rivaux des Portugais à cette époque. La reine Nzinga est parvenue à faire de son royaume une puissance commerciale et ainsi se rendre égale aux envahisseurs Portugais. Elle est souvent décrite comme une habile tacticienne, puisqu’elle résiste aux attaques des armées occidentales pendant trente ans ! Aujourd’hui, elle est connue comme “la reine dont la flèche trouve toujours le but”.

 

Tasi Hangbè, la reine libertine et ses amazones, 17e siècle – 18e siècle

Peu de choses sont connues sur elle car elle a été largement effacée de l'histoire officielle du Dahomey. Cependant, il est souvent considéré qu'elle est devenu reine après la mort soudaine du roi Akaba en 1708. Il existe des divergences sur la durée et l'étendue de son règne.

Akaba devient roi de Dahomey vers 1685. Alors que le royaume est toujours en guerre contre ses ennemis jurés, les Ouéménous, le roi Akaba est violemment emporté par la variole. Pour ne pas nuire au moral des troupes, un conseiller royal a l'idée de travestir Tasi Hangbè et lui demande de remplacer son jumeau, le défunt roi, sur le champ de bataille. Intrépide, la reine accepte. Dans les vêtements de son frère, elle lui ressemble comme deux gouttes d'eau. Elle scelle sa monture et s'en va galvaniser les troupes. Voulant honorer la mémoire du roi, la reine Tasi est transcendée par sa mission et mène ses guerriers jusqu'à la victoire. En tuant le chef des Ouéménous, elle met fin à la rivalité des deux peuples ennemis et acquiert une immense notoriété du jour au lendemain. Tasi devient alors la véritable reine du Dahomey. Considérant les femmes tout aussi capables que les hommes, la reine fonde un régiment de combat exclusivement féminin, son corps d'amazones. Les Mino, quelques 4000 femmes entrainées à tuer sans sourciller. Choisies, dès l’adolescence, parmi les esclaves les plus robustes, elles sont formées à vénérer leur souveraine et à lui donner leur vie. Armées de flèches empoisonnées et d’immenses machettes, elles ne s'éloignent jamais de la reine lors des combats. Elles ont la réputation de décapiter leurs prisonniers et de brandir les têtes ensanglantées comme un étendard destiné à faire flancher la fougue de l’ennemi.

Abla Pokou - Côte d’Ivoire, 18e siècle

Abla Pokou est une reine d’Afrique de l’Ouest qui mène le peuple baoulé du Ghana vers la Côte d’Ivoire pour le libérer d’une guerre fratricide pour le contrôle du royaume d’Ashanti, au Ghana. La légende est connue de tous : elle raconte que la reine a dû sacrifier son fils pour traverser la rivière avec son peuple. Cette histoire serait à l’origine du nom “baoulé”. Lors du sacrifice de son enfant, elle se serait exclamée “ba oulié”, ce qui peut se traduire par “l’enfant est mort”. C’est le nom que portera son peuple, qu’elle installe en Côte d’Ivoire. Abla Pokou, princesse ashanti, est devenue la reine des Baoulé et a régné avec splendeur jusqu’en 1760. 

Néfertiti – Egypte, 18e siécle

On ne peut parler des plus grandes reines africaines sans mentionner Néfertiti, dont le charme a inspiré tant d’écrivains à travers les siècles. Celle dont le prénom signifie «la belle est arrivée» porte toujours en elle tout le mystère et la grandeur de l’époque des pharaons. Maîtresse de toutes les femmes, la Dame des deux terres, la Bien-Aimée du Roi... L’ensemble de titres honorifiques existants ne semble pouvoir égaler sa prestance. Alors que la future souveraine impressionne tout l’empire, elle fait également une forte impression sur son époux. Amenhotep IV tombe éperdument amoureux de la Grande Épouse Royale dès qu’il l’aperçoit. Petit à petit, il délaisse son harem et les bras de ses concubines pour se consacrer à celle qu’il appelle Ma Bien-Aimée. Les fresques et reliefs des murs ancestraux sont les témoins de la relation étroite qui unit les deux époux. Jamais un monarque égyptien ne voua un tel culte à une femme et ne consacra autant de place à son épouse, demandant sans cesse à ses artisans de sculpter le visage de sa belle dans le but de la rendre immortelle.

Seh-Dong-Hong-Beh- Bénin, 19e siècle

Son nom se traduit par “Dieu dit la vérité”. Elle est la chef des célèbres amazones du Dahomey, ancien nom du Bénin, bien ancrées dans l’Histoire mais dont on oublie souvent la provenance. Aux alentours de 1850, Seh-Dong-Hong-Beh dirige cette armée composée de plus de 6 000 combattantes. Leur combat le plus connu est l’assaut lancé contre la forteresse Egba d’Abeokuta au Nigeria. A la fin du 19e siècle, Behanzin mène la guerre contre les colons français. Dans son armée de 10 000 guerriers, on trouve encore 1 200 amazones, qui se battent jusqu’à la mort. On raconte qu’elles ont préféré brûler leurs villages plutôt que de les abandonner aux colons. 

Ndaté Yalla Mbodj, le cauchemar des colons, 19e siècle

Lorsqu'en 1855 les Français arrivent sur la côte sénégalaise dans l’espoir de la coloniser, ils se heurtent à la résistance d’une femme. Postée sur son trône, le visage altier et le corps opulent, elle fume sa longue pipe. Autour d’elle, plus de 500 femmes richement vêtues et une gigantesque armée lui obéissent au doigt et à l’œil. Elle connaît bien ces envahisseurs – sa famille, les Tédiek, s’est enrichie grâce à leur long règne et aux nombreux échanges avec les comptoirs français – et elle est prête à prendre les armes pour défendre ce qui est à elle.  Jusqu’à sa mort, elle défiera les français, refusant coûte que coûte de parler la langue des colons et de porter leurs vêtements. A ce jour, Ndaté Yalla Mboj, la rebelle, reste encore une des figures emblématiques de la résistance coloniale du Sénégal.

NOS FEMMES AFRICAINES

LES FEMMES QUI FONT L'AFRIQUE D'AUJOURD'HUI ?

Qui sont ces femmes qui s’imposent parmi les grands hommes de ce monde ? Souvent sujette à la controverse, la femme africaine se doit de s’acharner au quotidien pour se faire valoir. Politiquement, économiquement, culturellement, elle évolue et s’immisce peu à peu dans le développement quotidien de son pays, de son continent. Quitte à prendre des risques, les femmes africaines tentent de fuir l’image de la femme domestique « ordinaire » que certains pays continuent à diffuser. On les retrouve après des dizaines d’années de lutte acharnée pour leur cause, à des postes à haute responsabilité, à l’exemple de Nkosazana Dlamini-Zuma, l’ancienne première dame d’Afrique du Sud, pressentie pour succéder à son mari à la présidence.

« Les Africaines sont encore sous-représentées en nombre dans le secteur privé. Comme partout dans le monde, la diversité reste un challenge pour les femmes en Afrique. Il n’y a toutefois pas lieu de désespérer, car de belles énergies se mettent en place pour faire avancer les choses plus vite. Le Mali vient de nommer trois femmes de moins de 40 ans au rang de ministres. La ville de Dakar a élu une femme maire. La République démocratique du Congo a pour la première fois de son histoire une femme à la tête de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda. Les compagnies aériennes de plusieurs pays africains ont désormais des pilotes de ligne, des commandants de bord et même des équipages entièrement féminins. L’Afrique arrive en tête des classements mondiaux pour l’entrepreneuriat féminin et regorge de startuppeuses comme de jeunes créatrices d’entreprise aux idées originales et novatrices. Cette montée en puissance et en nombre des femmes leaders rend encore plus criant l’écart avec toutes celles qui, trop nombreuses encore, vivent en dessous du seuil économique minimum, meurent en couches, souffrent en silence de violences domestiques, de viol ou de harcèlement, ou sont privées du droit de prendre leur vie en main. »

Article by Virginie Palmier

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